Informer les dispensateurs de soins et en mesurer l’impact : une stratégie du SECM en complément aux contrôles
Le contrôle des dispensateurs de soins est un volet important des activités de notre Service d’évaluation et contrôle médicaux (SECM). Mais de plus en plus, ce service s’oriente vers l’information et la prévention. En 2018, le SECM a réalisé une étude d’impact d’une campagne d’information. Les résultats sont assez positifs.
Suppléments d’urgence lors des consultations du week-end des médecins généralistes
Le code de nomenclature 102410 est un supplément attesté lors des consultations du médecin généraliste les samedis et dimanches. Son attestation est assortie de 2 conditions : les soins prodigués au patient doivent être urgents et ne peuvent pas être différés. Ce code ne peut donc pas être attesté lors d’une consultation ouverte ou sur rendez-vous le samedi.
Le SECM a travaillé en 3 étapes :
- Analyse des chiffres
Le SECM constatait en 2015 que l’attestation du code de nomenclature 102410 avait fortement augmenté. Une analyse plus approfondie permet alors de sélectionner 77 généralistes ayant attesté au moins 750 consultations le samedi en 2015, dont plus de 20 % avec simultanément l’attestation du code 102410, en dehors de leurs gardes. Une telle proportion d’urgences ne semblait pas réaliste. - Campagne d’information et de prévention
Le SECM décide de lancer une campagne d’information et de prévention. Un courrier est envoyé aux 77 médecins généralistes concernés en février 2016 avec un rappel de la réglementation.
Plusieurs médecins généralistes répondent qu’ils ne connaissaient pas la réglementation, et qu’ils cessent immédiatement le cumul des attestations.
Un nouvel axe d’action du SECM apparaît donc nécessaire : mesurer l’impact de l’action d’information. - Mesure d’impact
En 2018, le SECM mesure l’impact du courrier, avec comparaison des taux d’attestation des 77 médecins généralistes respectivement l’année avant et l’année après son envoi. Il constate une diminution de 81 % des attestations, correspondant à une diminution de 261.000 EUR du budget alloué.
Prescriptions d’orthèses lombo-sacrées
Cette nouvelle manière de réaliser des analyses et de mesurer l’impact démontre son utilité. Le SECM a réaliser une 2e mesure d’impact, cette fois dans le domaine des prescriptions d’orthèses lombo-sacrées.
Les plus grands prescripteurs ont reçu un courrier leur demandant de veiller à la qualité de leurs prescriptions qui était parfois fort laconique et entrainait la délivrance d’une orthèse chère, mais non adaptée.
Une 1re mesure d’impact, partielle, de cette action d’information a déjà permis de constater une diminution des dépenses de 1.625.000 EUR en 2017, et une amélioration de la qualité.
Analyse, campagne d’info et mesure d’impact : de nouvelles perspectives pour le SECM
Ces nouvelles stratégies basées sur la prévention, la mesure d’impact, le choix des actions en fonction des résultats acquis, définissent de nouvelles perspectives quant au fonctionnement du SECM, bien plus étoffé que des contrôles.
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Quelles sont les missions du SECM ?
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Francis COLLA, médecin inspecteur au Service d’évaluation et de contrôle médicaux |