PSS Antimicrobiens : Plateforme d’aide à la prescription d’antibiotiques

Cadre général

La réalisation de ce projet a commencé en 2021 et se poursuivra jusqu'en 2026. L’INAMI et le SPF Santé Publique travaillent avec différents partenaires pour développer et déployer cet outil d'aide à la recherche décision en matière de prescriptions : dispensateurs de soins, organismes assureurs, organisations de patients, eHealth et fournisseurs de logiciels.

L’utilisation de PSS n’est pertinente que si l’outil est intégré dans un logiciel de première ligne incluant le DPI (Dossier Patient Informatisé) du patient ainsi qu’une solution digitale pour créer des lignes de médication et des prescriptions électroniques.

Public cible

La plateforme PSS Antimicrobiens s’adresse à plusieurs professionnels de la santé :

• Médecins généralistes
• Dentistes
• Médecins spécialistes
• Sage-femmes
• Postes de garde
• Maisons de repos et de soins
• Pharmaciens
• Etudiants en médecine et en pharmacie
• Infirmiers prescripteurs

Quels sont les défis liés à l’utilisation des antibiotiques ?

En Belgique, des recommandations existent afin d’utiliser de manière appropriée les antimicrobiens (antibiotiques, antiviraux, antifongiques et antiparasitaires), mais elles ne sont pas suffisamment suivies par les prescripteurs. Par rapport à d'autres pays d'Europe, il en résulte une trop grande résistance aux antibiotiques classiques. Les risques pour les patients sont réels si les recommandations en matière d'antibiotiques spécifiquement approuvées pour la Belgique, tel que documenté dans le guide de la Commission belge de coordination de la politique antibiotique (BAPCOC) , ne sont pas suivies.

Pourquoi une plateforme d'aide à la décision ?

Cette plateforme vise à :

• Améliorer l’efficience en offrant des soins adéquats et qualitatifs à davantage de patients, avec les mêmes moyens (infrastructure, nombre de dispensateurs de soins), et donc, améliorer la pertinence des soins
• Garantir la sécurité des patients au niveau de l'exécution des soins, et donc, également garantir la sécurité de la société.

Bénéfices globaux :

• Application plus rapide des nouvelles connaissances
• Accès rapide à des informations stratégiques de qualité
• Meilleure compréhension des raisons pour lesquelles le prescripteur s'écarte des directives
• A long terme, et ensemble avec d’autres mesures dans le cadre du plan national de la lutte contre la résistance antimicrobienne :
• Économie sur les coûts des soins
• Meilleure espérance de vie pour le patient.

Bénéfices pour le patient :

• Réduction de la résistance microbienne (par une réduction de la consommation d'antibiotiques)
• Réduction des risques de sécurité grâce à une meilleure pertinence des soins
• Meilleure explication du pourquoi il n'obtient pas de prescriptions d’antibiotiques

Bénéfices pour le prescripteur :

• Réduction du temps consacré à la recherche d'évidence scientifique ou au suivi de formations continues à ce sujet
• Meilleure auto-évaluation grâce à un monitoring de qualité et plus rapide du comportement prescripteur (au niveau local et national)
• Gain de temps grâce à la liaison de l'outil aux données du patient
• Avertissement (encadrement) en cas de stratégie prescrite inadéquate mais maintien de la liberté thérapeutique
• Possibilité de motiver l'écart par rapport à la stratégie la plus adéquate. Cette motivation peut également servir à l'amélioration de l'outil.

Avantages en termes d'amélioration de la pertinence des soins :

• Utilisation moindre (et davantage pertinente) des antibiotiques au niveau de la population
• Augmentation de la proportion d'antibiotiques à spectre étroit
• Meilleure prévision quant à d'éventuelles interactions avec d'autres antibiotiques
• Les données des patients et le dernier état de la science médicale sont plus fréquemment pris en compte pour le diagnostic et le traitement
• Moins d’hospitalisations évitables à cause de résistances aux antibiotiques.

Sur quelles sources se base PSS Antimicrobiens ?

PSS Antimicrobiens se base sur des sources certifiées par CEBAM :

• Recommandations de la BAPCOC et du Centre Belge d’Information Pharmacothérapeutique (BCFI)
• Règles de décision élaborées par Ebpracticenet
• Processus continu d’adaptation par rapport aux changements du guide BAPCOC.

Comment et quand accéder à PSS Antimicrobiens ?

Le déploiement progressif de PSS Antimicrobiens se déroule en deux phases.

PHASE I : déploiement progressif de PSS dans les logiciels médicaux du 21.12.2025 au 21.09.2026 :

Une étude, en partenariat avec la KU Leuven, sera réalisée pendant le déploiement progressif.

L’objectif de l’étude est d’évaluer si l’outil PSS réduit les taux de prescription inappropriée d’antibiotiques en médecine générale en Belgique.

Cette phase cherche également à confirmer si l’utilisation de l’outil PSS améliore certains indicateurs suivis par le Baromètre belge des antibiotiques.

Ces indicateurs portent notamment sur :

• le nombre total d’antibiotiques prescrits
• le choix entre des antibiotiques plus ciblés ou plus larges.

Objectifs secondaires :

• Évaluer la convivialité et l’acceptabilité du PSS parmi les médecins.
• Examiner les facteurs influençant l’adoption et l’efficacité de l’outil.
• Suivre les éventuelles conséquences non intentionnelles (par ex. : sous-prescription, perturbations du flux de travail).

PSS sera progressivement disponible pour les médecins généralistes (en cabinet individuel ou de groupe), postes médicaux de garde, maisons médicales.

Une application web sera accessible pour les médecins généralistes ne disposant pas de logiciel ou dans les situations où l’utilisation de leur logiciel est compliquée.

PHASE II : extension de PSS vers d’autres pratiques médicales à partir du 21 décembre 2026 :

En 2026, le champ d’application sera élargi à certains médecins spécialistes impliqués partiellement dans les soins de première ligne, tels que les pédiatres, gynécologues, urologues et pneumologues.

L’utilisation de PSS par ces spécialistes sera limitée aux consultations privées.

Comme en phase 1, l'application web restera accessible pour les spécialistes, médecins et sage-femmes qui ne disposent pas de logiciel ou lorsque l’utilisation de leur logiciel pose des difficultés, et ceci à partir de septembre 2026.

Le contenu du PSS sera élargi pour inclure les infections de la peau et les infections dentaires d'ici fin 2026. Par conséquent, le groupe cible des dentistes sera également intégré au projet à partir de cette date.